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La région pourrait perdre 10 % d’habitants d’ici 2070

Moins 600.000 personnes dans les Hauts-de-France à l’horizon 2070 : voilà la conclusion d’une étude sur l’évolution de la population menée par l’Insee. Un chiffre à relativiser selon les départements et avec une autre donnée : la région resterait toutefois la plus jeune de province. «Moins 600.000 personnes pour les Hauts-de-France : c’est le chiffre à retenir», pour Thibault Decruyenaere, directeur régional adjoint de l’Insee (l’Institut national de la statistique et des études économiques) Hauts-de-France. Pas une prédiction, juste la conclusion d’une étude coordonnée par l’institut sur l’ensemble du territoire national et dont les résultats, déclinés par régions et départements, ont été présentés le 24 novembre dernier à Lille et Amiens. Moins 600.000 personnes, c’est 10 % de la population actuelle. Un chiffre élevé qui s’explique par plusieurs paramètres pris en compte dans l’étude à travers un «scénario central» national qui prend pour hypothèse que la fécondité actuelle – 1,8 enfant par femme – reste stable, que l’espérance de vie conserve la même courbe, à savoir un gain plus marqué pour les hommes que pour les femmes (+ 4,9 ans pour les femmes et + 8,4 ans pour les hommes) et en se basant sur un solde migratoire intermédiaire (la différence entre les arrivées et les départs sur un territoire) de + 70.000 personnes par an au national. Les régions du Nord en net recul Le point de départ est le dernier recensement de la population de 2018, par sexe et par âge. Si les tendances récentes se poursuivaient, la population des Hauts-de-France s’élèverait à 5.406.000 habitants en 2070. Cela représente une perte de 11.500 habitants en moyenne chaque année, l’équivalent d’une ville comme Gravelines (59). Autrement dit un taux de croissance annuel moyen de – 0,20 % contre + 0,01 % en France métropolitaine. Dans le détail, on note d’ailleurs que les régions du Nord et de l’Est connaîtraient une baisse de leur population, quand celles de l’ouest et du sud la verraient, elles, augmenter sensiblement. Cela ferait des Hauts-de-France la cinquième région la plus peuplée, quand elle occupait la troisième position en 2018. Mais ces chiffres ne prennent en compte que les données démographiques actuelles et pas, par exemple, des paramètres extérieurs et/ou conjoncturels pouvant influer sur ces tendances, on pense notamment au réchauffement climatique et à une traditionnelle limite nord/sud qui en serait modifiée. De même, des études reposant sur des «scénarios à façon» sont en cours, commandées par certains acteurs régionaux. Elles visent à estimer comment évoluerait la population selon la mise en place de telle ou telle stratégie sur les territoires. Les seniors plus nombreux que les moins de 20 ans À l’échelle nationale, le solde naturel (la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès) est négatif avec – 0,11 %, excepté pour l’Île-de-France. Avec un solde naturel de – 0,03 %, la région est relativement épargnée. Par contre, elle est aussi la seule avec un solde naturel migratoire négatif : davantage de départs que d’arrivées sur le territoire. Les Hauts-de-France sont, de fait, la seule région à cumuler solde naturel et solde migratoire négatifs. Et comme partout ailleurs, c’est logique, la population vieillit : la région compterait 400.000 seniors en plus en 2070, soit plus de 38 % de 65 et plus. Et c’est du côté des plus de 75 ans que les compteurs s’affolent avec un quasi-doublement de leur nombre. En parallèle, les Hauts-de-France perdraient 1 million de moins de 65 ans. «Partout en France, le nombre de seniors sera supérieur aux moins de 20 ans», résume le directeur régional adjoint. Mais la région resterait, malgré tout, la plus jeune de province avec un âge moyen qui passerait de 40 à 45 ans, contre en moyenne 48,5 ans à l’échelle de la France métropolitaine. Et au sein de la région, c’est clairement le Nord qui accuse l’indice de vieillissement le moins élevé. «On peut parler de déclin démographique», résume Thibault Decruyenaere. Des nuances sont à noter entre les départements : l’Oise et le Nord seraient les moins impactés, la Somme se situerait dans la moyenne régionale et l’Aisne et le Pas-de-Calais connaîtraient le déclin le plus soutenu. Explications au cas par cas. L’Oise ne verrait sa population décliner qu’à partir de 2030 pour perdre, toujours à l’horizon 2070 et selon le scénario retenu, 35.800 habitants, soit un déclin de 4,3 %, le plus faible de la région. L’explication est liée au fait que le département est jeune, et polarisé par l’Île-de-France. Le Nord perdrait 178.000 habitants d’ici 2070, soit 7 % par rapport à aujourd’hui (et un total de 2.468.000 habitants contre 2.606.000 en 2018). Il demeurerait toutefois le département le plus peuplé de France et le plus jeune de la région. C’est d’ailleurs le seul département régional à pouvoir compter sur un solde naturel positif (+ 0,14 %), mais qui enregistrerait, en même temps, un solde migratoire fortement déficitaire avec – 0,28 % par an, soit le double de la moyenne régionale. Le poids démographique du département au sein de la région demeure très élevé avec 45 % (43 % en 2018). La Somme passerait de 571.000 habitants en 2018 à 506.000 en 2070, soit – 11 % . Avec sa zone littorale attractive, c’est le seul département régional à équilibrer son solde migratoire. Cependant, son solde naturel est très déficitaire du fait d’un vieillissement plus prononcé de la population. Le Pas-de-Calais connaîtra vraisemblablement une baisse de sa population de -15 %, soit une perte de 223.500 habitants pour s’établir à 1.243.000 en 2070. Second département de la région, le Pas-de-Calais verra son poids démographique baisser à 23 % de la population régionale, soit une baisse d’un point. C’est le département qui enregistre le plus fort vieillissement de la population avec un âge moyen à 47 ans. Son solde naturel sera négatif (- 0,20 % par an) ainsi que son solde migratoire (- 0,12 % par an). L’Aisne, enfin, perdra 18 % de sa population pour en compter 436.000 à l’horizon 2070. Une dégringolade quasi entièrement imputable

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Un cadre proposé pour éviter les abus et encourager la réutilisation

La Commission européenne a présenté, le 30 novembre, un paquet de propositions pour mieux encadrer la définition des bioplastiques et plastiques compostables, ainsi que pour renforcer les objectifs de recyclage et de réutilisation des emballages (alimentaires en particulier) dans l’UE. «Dissiper la confusion autour des plastiques biosourcés, biodégradables et compostables». C’est l’objectif de la communication présentée le 30 novembre par la Commission européenne dans le cadre plus large d’un paquet de propositions sur l’économie circulaire qui comprend également une révision de la législation de l’UE sur les déchets d’emballage fixant de nouveaux objectifs de recyclage et de réutilisation pour les contenants alimentaires. Ce paquet ne comprend, par contre, finalement pas la proposition sur la justification des allégations environnementales au moyen de la méthode de l’empreinte environnementale, initialement attendue dans ce cadre, qui a été reportée à 2023. Concernant les bioplastiques, Bruxelles demande que la biomasse utilisée pour leur production provienne de sources durables, sans nuire à l’environnement et dans le respect du principe de l’«utilisation en cascade de la biomasse». Les producteurs devront donc donner la priorité à l’utilisation de déchets organiques et de sous-produits en tant que matières premières. De plus, pour éviter d’induire les consommateurs en erreur, les producteurs vont être tenus, lorsqu’ils communiquent sur des contenus biosourcés, de préciser la part exacte et mesurable de plastique biosourcé dans le pro-duit (par exemple : «Ce produit contient 50 % de matières plastiques biosourcées.»). Les plastiques compostables ne devraient, eux, être utilisés que lorsqu’ils comportent des avantages pour l’environnement, qu’ils n’ont pas d’incidence négative sur la qualité du compost et qu’un système adéquat de collecte et de traitement des biodéchets est en place. Ces emballages compostables ne seront donc autorisés que pour les sachets de thé, les filtres et dosettes à café, les étiquettes de fruits et légumes et les sacs en plastique très légers. Ces produits devront toujours préciser qu’ils sont certifiés pour le compostage industriel, conformément aux normes de l’UE. Le lobby du secteur, European Bioplastics, s’est dit soulagé de voir qu’une interdiction partielle initialement proposée pour ces emballages en plastiques compostables a finalement été levée. L’organisation professionnelle regrette toutefois que la Commission ait décidé de donner la priorité au contenu recyclé et au recyclage mécanique qui ne suffira pas, selon elle, à remplacer la dépendance de l’UE vis-à-vis des ressources fossiles. Les professionnels pas emballés Pour ce qui est de la révision de la législation sur les déchets d’emballage, la proposition conserve les objectifs de recyclage fixés pour 2025 et 2030, mais il va plus loin en supprimant la possibilité dérogatoire de cinq ans pour 2030 et en impartissant aux États membres un objectif de réduction de la quantité d’emballages sur le marché de 5 % d’ici 2030 et de 15 % d’ici 2040 par rapport à 2018. La Commission propose l’interdiction des emballages à usage unique de moins de 1,5 kg de fruits et légumes frais, sauf s’il existe un besoin démontré d’éviter la perte d’eau ou de turgescence, les risques microbiologiques ou les chocs physiques. Le texte proposé fixe des objectifs obligatoires contraignants pour 2030 et 2040 en matière de réutilisation et de recharge pour différents secteurs (comme les boissons et les plats à emporter) avec la possibilité, pour les États membres, de prévoir des exemptions. Les objectifs pour le vin (5 % en 2030 et 15 % en 2040) sont toutefois beaucoup plus bas que pour la bière et les sodas. Les organisations et coopératives agricoles de l’UE (Copa-Cogeca) estiment que l’interdiction proposée pour les emballages à usage unique de fruits et légumes frais est disproportionnée par rapport à l’utilisation des matériaux et à l’analyse du cycle de vie qui démontrent la durabilité de l’emballage, et ne tient pas compte de la diversité des produits dans le secteur. Elles dénoncent également l’exigence de compostabilité des autocollants qui «ne fait référence à aucune norme spécifique». «En l’absence d’alternatives viables, les restrictions entraîneront une réduction considérable de la protection et de la durée de conservation, ainsi qu’une dégradation de l’hygiène, de la qualité organoleptique et de la traçabilité», prévient le Copa-Cogeca. Le lobby bruxellois s’inquiète également des objectifs obligatoires de réutilisation et de remplissage pour le vin qui seront «très difficiles à réaliser et qui posent des risques importants en matière d’hygiène».

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