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Pistachiers, grenadiers et oliviers s’implantent plus au nord

À la faveur du changement climatique, des productions jusqu’alors dévolues au bassin méditerranéen gagnent désormais les zones plus septentrionales. Exemple au Gaec Clapon à Bourg-de-Péage (Drôme) qui se lance dans la plantation de pistachiers, grenadiers et oliviers. Amandes, pistaches, grenades, olives. Ces quatre produits pourraient d’ici quelques années compléter la gamme du Gaec Clapon dans la Drôme, à Bourg-de-Péage, à quelques kilomètres de Romans. L’exploitation compte deux associés, Grégory et Magali Clapon, frère et sœur, et déborde déjà d’activités (lire ci-dessous), notamment en fruits et légumes commercialisés en circuit court : point de vente à la ferme, livraison de cantines scolaires, paniers (La Ruche qui dit Oui, associations…), détaillants et grandes surfaces, majoritairement sur le bassin Valence-Romans. Pourtant, c’est bien pour maîtriser davantage cette activité que Grégory Clapon a choisi de se tourner vers de nouvelles productions. «Le gel de 2021 sur la pêche m’a fait réfléchir. Si nous avons l’habitude des épisodes de gel, celui de l’an dernier nous a laissés sans production et nous avons pris la mesure de ce qu’est un été sans saisonniers, confie l’exploitant. J’ai donc pris la décision de décommander les plants de pêchers que j’avais prévu de planter et de me tourner vers d’autres productions.» Mécaniser au maximum les récoltes Alors qu’il a déjà planté sept hectares d’amandiers et six de noyers, il s’intéresse au pistachier, au grenadier et à l’olivier. «L’intérêt de la pistache, de l’amande, de la noix ou de l’olive, c’est de pouvoir mécaniser la récolte. On ne ramasse pas pour vendre dès le lendemain, ce qui permet d’étaler la charge de travail», justifie-t-il. Pour ces quatre productions, il projette d’utiliser la même machine, un vibreur à corolle, mais la technique reste à valider pour la noix. Une machine dans laquelle il pourrait investir dès 2023 puisque les premières plantations d’amandiers entreront en production. Il en plantera d’ailleurs cinq hectares supplémentaires l’hiver prochain, ainsi que 2 ha de pistachiers – 5.000 m² ont déjà été plantés début 2022 -, 2,5 ha de grenadiers et un d’oliviers. Question climat, Grégory Clapon est confiant pour l’amandier. «Avant 1956, il y en avait plus de 200 ha sur notre bassin de production», commente-t-il. Le gel sera à surveiller de près d’autant que la floraison a lieu aux mêmes dates que le pêcher, mais l’exploitation est équipée pour lutter. Quant aux pistachiers, oliviers et grenadiers, leur floraison est plus tardive. S’entourer des bons conseils Pour se lancer dans ces productions, l’exploitant s’est entouré des conseils de la Chambre d’agriculture et des associations spécialisées comme France Olive ou France Pistache. «Sur le grenadier, j’ai suivi une formation avec la Chambre d’agriculture de la Drôme. Je vais implanter six variétés différentes, certaines pour la consommation de bouche, d’autres pour la transformation en jus», précise-t-il. D’un point de vue technique, l’arboriculteur sait qu’il devra affiner certains points, dont l’amendement et la taille sur le grenadier notamment. En revanche, il est assez confiant sur les aspects sanitaires. Trouver des plants de pistachiers s’est également avéré compliqué. «L’offre est restreinte et ne propose que des plants d’import», relève Grégory Clapon. Il reconnaît aussi que ces plants sont chers. C’est donc un pari sur le long terme qu’il fait, tant sur les pistachiers, que les oliviers ou les amandiers qui, espère-t-il, seront en place pour quelques décennies. Avec ces nouvelles productions, les travaux de taille et de récolte s’étaleront sur un calendrier beaucoup plus large. «Nous devrions pouvoir fidéliser et former du personnel qui restera toute l’année», affirme le producteur. Enfin, il assure avoir d’ores et déjà des demandes de ses clients habituels pour ces nouveaux produits. Il compte aussi sur des besoins locaux, notamment en amandes pour les nougatiers, les chocolatiers et pour la célèbre brioche de Saint-Genix. En plus des nombreuses productions déjà présentes, sept hectares d’amandiers ont déjà été plantés au Gaec Clapon et 5 ha supplémentaires sont prévus l’hiver prochain. En plus des nombreuses productions déjà présentes, sept hectares d’amandiers ont déjà été plantés au Gaec Clapon et 5 ha supplémentaires sont prévus l’hiver prochain. – © Sophie Sabot Gaec Clapon : une diversité de productions Grégory Clapon a rejoint l’exploitation familiale en 2004. Sa sœur Magali est entrée dans le Gaec en 2016 au départ en retraite de ses parents (qui participent encore aux travaux en tant que salariés à temps partiel). L’exploitation compte 8.000 m² de fraisiers hors-sol, 1,5 ha de légumes (dont 1.000 m² sous serres), 1,5 ha de pomme de terre… Côté vergers, les associés exploitent 7 ha de pêchers, 2 de pommiers, 0,5 d’abricotiers, 0,8 de cerisiers. Abricotiers et cerisiers devraient bientôt disparaître. «Nous n’avons pas une terre à abricots. Et sur les cerises, disons que ce sont les excès de la législation française qui nous poussent à arrêter», confie Grégory Clapon. 18.000 poules pondeuses de plein air complètent l’activité, avec un débouché local pour les ravioles Saint-Jean, via la casserie Deroux à Arthemonay. «Nous commercialisons par ailleurs 500 à 700 œufs par jour auprès de nos circuits en vente directe», précise Grégory Clapon. Six hectares de noyers ont été implantés pour créer de l’ombrage sur le parcours des poules. La première récolte est prévue cette année. Enfin, le Gaec cultive une centaine d’hectares en grandes cultures dont la production est livrée à la coopérative Drômoise de Céréales.

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La région pourrait perdre 10 % d’habitants d’ici 2070

Moins 600.000 personnes dans les Hauts-de-France à l’horizon 2070 : voilà la conclusion d’une étude sur l’évolution de la population menée par l’Insee. Un chiffre à relativiser selon les départements et avec une autre donnée : la région resterait toutefois la plus jeune de province. «Moins 600.000 personnes pour les Hauts-de-France : c’est le chiffre à retenir», pour Thibault Decruyenaere, directeur régional adjoint de l’Insee (l’Institut national de la statistique et des études économiques) Hauts-de-France. Pas une prédiction, juste la conclusion d’une étude coordonnée par l’institut sur l’ensemble du territoire national et dont les résultats, déclinés par régions et départements, ont été présentés le 24 novembre dernier à Lille et Amiens. Moins 600.000 personnes, c’est 10 % de la population actuelle. Un chiffre élevé qui s’explique par plusieurs paramètres pris en compte dans l’étude à travers un «scénario central» national qui prend pour hypothèse que la fécondité actuelle – 1,8 enfant par femme – reste stable, que l’espérance de vie conserve la même courbe, à savoir un gain plus marqué pour les hommes que pour les femmes (+ 4,9 ans pour les femmes et + 8,4 ans pour les hommes) et en se basant sur un solde migratoire intermédiaire (la différence entre les arrivées et les départs sur un territoire) de + 70.000 personnes par an au national. Les régions du Nord en net recul Le point de départ est le dernier recensement de la population de 2018, par sexe et par âge. Si les tendances récentes se poursuivaient, la population des Hauts-de-France s’élèverait à 5.406.000 habitants en 2070. Cela représente une perte de 11.500 habitants en moyenne chaque année, l’équivalent d’une ville comme Gravelines (59). Autrement dit un taux de croissance annuel moyen de – 0,20 % contre + 0,01 % en France métropolitaine. Dans le détail, on note d’ailleurs que les régions du Nord et de l’Est connaîtraient une baisse de leur population, quand celles de l’ouest et du sud la verraient, elles, augmenter sensiblement. Cela ferait des Hauts-de-France la cinquième région la plus peuplée, quand elle occupait la troisième position en 2018. Mais ces chiffres ne prennent en compte que les données démographiques actuelles et pas, par exemple, des paramètres extérieurs et/ou conjoncturels pouvant influer sur ces tendances, on pense notamment au réchauffement climatique et à une traditionnelle limite nord/sud qui en serait modifiée. De même, des études reposant sur des «scénarios à façon» sont en cours, commandées par certains acteurs régionaux. Elles visent à estimer comment évoluerait la population selon la mise en place de telle ou telle stratégie sur les territoires. Les seniors plus nombreux que les moins de 20 ans À l’échelle nationale, le solde naturel (la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès) est négatif avec – 0,11 %, excepté pour l’Île-de-France. Avec un solde naturel de – 0,03 %, la région est relativement épargnée. Par contre, elle est aussi la seule avec un solde naturel migratoire négatif : davantage de départs que d’arrivées sur le territoire. Les Hauts-de-France sont, de fait, la seule région à cumuler solde naturel et solde migratoire négatifs. Et comme partout ailleurs, c’est logique, la population vieillit : la région compterait 400.000 seniors en plus en 2070, soit plus de 38 % de 65 et plus. Et c’est du côté des plus de 75 ans que les compteurs s’affolent avec un quasi-doublement de leur nombre. En parallèle, les Hauts-de-France perdraient 1 million de moins de 65 ans. «Partout en France, le nombre de seniors sera supérieur aux moins de 20 ans», résume le directeur régional adjoint. Mais la région resterait, malgré tout, la plus jeune de province avec un âge moyen qui passerait de 40 à 45 ans, contre en moyenne 48,5 ans à l’échelle de la France métropolitaine. Et au sein de la région, c’est clairement le Nord qui accuse l’indice de vieillissement le moins élevé. «On peut parler de déclin démographique», résume Thibault Decruyenaere. Des nuances sont à noter entre les départements : l’Oise et le Nord seraient les moins impactés, la Somme se situerait dans la moyenne régionale et l’Aisne et le Pas-de-Calais connaîtraient le déclin le plus soutenu. Explications au cas par cas. L’Oise ne verrait sa population décliner qu’à partir de 2030 pour perdre, toujours à l’horizon 2070 et selon le scénario retenu, 35.800 habitants, soit un déclin de 4,3 %, le plus faible de la région. L’explication est liée au fait que le département est jeune, et polarisé par l’Île-de-France. Le Nord perdrait 178.000 habitants d’ici 2070, soit 7 % par rapport à aujourd’hui (et un total de 2.468.000 habitants contre 2.606.000 en 2018). Il demeurerait toutefois le département le plus peuplé de France et le plus jeune de la région. C’est d’ailleurs le seul département régional à pouvoir compter sur un solde naturel positif (+ 0,14 %), mais qui enregistrerait, en même temps, un solde migratoire fortement déficitaire avec – 0,28 % par an, soit le double de la moyenne régionale. Le poids démographique du département au sein de la région demeure très élevé avec 45 % (43 % en 2018). La Somme passerait de 571.000 habitants en 2018 à 506.000 en 2070, soit – 11 % . Avec sa zone littorale attractive, c’est le seul département régional à équilibrer son solde migratoire. Cependant, son solde naturel est très déficitaire du fait d’un vieillissement plus prononcé de la population. Le Pas-de-Calais connaîtra vraisemblablement une baisse de sa population de -15 %, soit une perte de 223.500 habitants pour s’établir à 1.243.000 en 2070. Second département de la région, le Pas-de-Calais verra son poids démographique baisser à 23 % de la population régionale, soit une baisse d’un point. C’est le département qui enregistre le plus fort vieillissement de la population avec un âge moyen à 47 ans. Son solde naturel sera négatif (- 0,20 % par an) ainsi que son solde migratoire (- 0,12 % par an). L’Aisne, enfin, perdra 18 % de sa population pour en compter 436.000 à l’horizon 2070. Une dégringolade quasi entièrement imputable

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L’optimisme raisonné des betteraviers

Les betteraviers vont bénéficier de prix plus rémunérateurs qui vont leur permettre d’absorber l’envolée des coûts de production. À plus long terme, ils redoutent de se trouver face à une impasse technique faute d’avoir trouvé des solutions convaincantes à l’interdiction des néonicotinoïdes. Après le virus de la jaunisse qui a détruit un tiers de la récolte en 2020, un gel hors normes en 2021, c’est une sécheresse sévère qui a frappé les cultures betteravières cette année. Conséquence, le rendement moyen s’annonce en dessous de la moyenne quinquennale, de l’ordre de 80 t/ha (contre 87 t/ha en moyenne) et, qui plus est, avec de fortes disparités régionales. Avec 400 000 ha de betteraves semées au printemps, la récolte devrait atteindre 32 millions de tonnes, loin du record des 46 millions de tonnes en 2017, a annoncé la Confédération nationale des planteurs de betteraves (CGB). Hausses de prix bienvenues Heureusement que le prix de la betterave a repris des couleurs. Les industriels ont accordé un prix moyen de 40 EUR/t de betteraves à 16 % de sucre, contre 29-30 EUR/t l’an dernier. Les planteurs bénéficient de prix plus rémunérateurs en raison de la bonne tenue des cours sur les marchés internationaux qu’il s’agisse du sucre, de l’éthanol et de la pulpe. «Une hausse bienvenue», estime Franck Sander, le président de la CGB, absolument nécessaire pour couvrir la forte augmentation des coûts de production, ceux des engrais et des carburants qui ont progressé respectivement de 16 % et de 35 % en trois ans. L’embellie devrait se poursuivre en 2023. «Les voyants sont plutôt au vert», observe le président, mais la situation pourrait se dégrader au-delà. La CGB redoute un retournement du marché mondial. Le déficit offre/demande à l’international qui tirait les prix à la hausse devrait faire place à un surplus de 3 à 7 millions de tonnes qui devrait peser sur les cours sans que les planteurs disposent de moyens techniques efficaces pour lutter contre les maladies et les ravageurs. Impasses techniques Dans l’immédiat, la question qui préoccupe les betteraviers est le renouvellement de l’autorisation des néonicotinoïdes pour protéger la plante de la jaunisse. Les betteraviers ont bon espoir que la dérogation soit reconduite pour les semis 2023 et la décision des pouvoirs publics est attendue en janvier prochain. Au-delà, la CGB compte sur l’arrivée de nouvelles variétés tolérantes à la jaunisse. À ce stade, les nouvelles variétés annoncées par les semenciers, «n’ont pas le potentiel requis par rapport aux variétés standard», observe le nouveau directeur général de la CGB, Nicolas Rialland. «Nous avons besoin absolument de lisibilité d’ici l’été prochain, au moment où les agriculteurs préparent leurs assolements», précise Franck Sander. Sinon les planteurs vont renoncer à la culture et compromettre la pérennité de la filière. Lancé en 2020, le Plan national de recherche et d’innovation (PNRI) doté de 20 millions d’euros (dont 7 de fonds publics) a pour vocation de fédérer la recherche publique et privée afin de trouver des alternatives pour lutter contre les pucerons et la jaunisse. Certes ce PRNI est porteur de solutions potentielles, mais il n’a pas donné encore tous les résultats espérés. Sans oublier que la Commission de Bruxelles projette de réduire de 50 % l’utilisation des produits phytosanitaires d’ici 2030, voire de les interdire dans les zones vulnérables, sans qu’elle soit assortie d’aucune étude d’impact, déplorent les betteraviers. Sucre de canne : la France demande l’activation d’une mesure de sauvegarde à Bruxelles Dans un communiqué de presse du 1er décembre, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, le ministre du Commerce extérieur Olivier Becht et le ministre des Outre-mer Jean-François Carenco ont annoncé avoir saisi la Commission européenne afin de «protéger» la filière des sucres dits «de spécialités», en portant la demande des producteurs d’activer une «mesure de sauvegarde». Cet outil vise à rétablir temporairement des droits de douane à l’importation. En raison «d’importations fortes et imprévues sur le marché européen», les sucreries ultramarines «font face à une baisse conséquente des prix de vente de leurs productions», précise le communiqué. Les conséquences sont «particulièrement fortes» pour la Réunion, qui exporte 90 % de sa production à destination du marché européen, dont la moitié est constituée de sucres «de spécialités». Au vu du préjudice évalué par la filière, les trois ministres «considèrent que les conditions sont remplies pour justifier une enquête de la Commission européenne». La filière canne-sucre-rhum joue un rôle prépondérant dans l’activité économique des régions ultrapériphériques (RUP). Elle constitue par exemple la principale source d’emplois de l’agriculture réunionnaise, avec quelques 10 500 personnes employées, selon la DAAF de la Réunion.

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Un cadre proposé pour éviter les abus et encourager la réutilisation

La Commission européenne a présenté, le 30 novembre, un paquet de propositions pour mieux encadrer la définition des bioplastiques et plastiques compostables, ainsi que pour renforcer les objectifs de recyclage et de réutilisation des emballages (alimentaires en particulier) dans l’UE. «Dissiper la confusion autour des plastiques biosourcés, biodégradables et compostables». C’est l’objectif de la communication présentée le 30 novembre par la Commission européenne dans le cadre plus large d’un paquet de propositions sur l’économie circulaire qui comprend également une révision de la législation de l’UE sur les déchets d’emballage fixant de nouveaux objectifs de recyclage et de réutilisation pour les contenants alimentaires. Ce paquet ne comprend, par contre, finalement pas la proposition sur la justification des allégations environnementales au moyen de la méthode de l’empreinte environnementale, initialement attendue dans ce cadre, qui a été reportée à 2023. Concernant les bioplastiques, Bruxelles demande que la biomasse utilisée pour leur production provienne de sources durables, sans nuire à l’environnement et dans le respect du principe de l’«utilisation en cascade de la biomasse». Les producteurs devront donc donner la priorité à l’utilisation de déchets organiques et de sous-produits en tant que matières premières. De plus, pour éviter d’induire les consommateurs en erreur, les producteurs vont être tenus, lorsqu’ils communiquent sur des contenus biosourcés, de préciser la part exacte et mesurable de plastique biosourcé dans le pro-duit (par exemple : «Ce produit contient 50 % de matières plastiques biosourcées.»). Les plastiques compostables ne devraient, eux, être utilisés que lorsqu’ils comportent des avantages pour l’environnement, qu’ils n’ont pas d’incidence négative sur la qualité du compost et qu’un système adéquat de collecte et de traitement des biodéchets est en place. Ces emballages compostables ne seront donc autorisés que pour les sachets de thé, les filtres et dosettes à café, les étiquettes de fruits et légumes et les sacs en plastique très légers. Ces produits devront toujours préciser qu’ils sont certifiés pour le compostage industriel, conformément aux normes de l’UE. Le lobby du secteur, European Bioplastics, s’est dit soulagé de voir qu’une interdiction partielle initialement proposée pour ces emballages en plastiques compostables a finalement été levée. L’organisation professionnelle regrette toutefois que la Commission ait décidé de donner la priorité au contenu recyclé et au recyclage mécanique qui ne suffira pas, selon elle, à remplacer la dépendance de l’UE vis-à-vis des ressources fossiles. Les professionnels pas emballés Pour ce qui est de la révision de la législation sur les déchets d’emballage, la proposition conserve les objectifs de recyclage fixés pour 2025 et 2030, mais il va plus loin en supprimant la possibilité dérogatoire de cinq ans pour 2030 et en impartissant aux États membres un objectif de réduction de la quantité d’emballages sur le marché de 5 % d’ici 2030 et de 15 % d’ici 2040 par rapport à 2018. La Commission propose l’interdiction des emballages à usage unique de moins de 1,5 kg de fruits et légumes frais, sauf s’il existe un besoin démontré d’éviter la perte d’eau ou de turgescence, les risques microbiologiques ou les chocs physiques. Le texte proposé fixe des objectifs obligatoires contraignants pour 2030 et 2040 en matière de réutilisation et de recharge pour différents secteurs (comme les boissons et les plats à emporter) avec la possibilité, pour les États membres, de prévoir des exemptions. Les objectifs pour le vin (5 % en 2030 et 15 % en 2040) sont toutefois beaucoup plus bas que pour la bière et les sodas. Les organisations et coopératives agricoles de l’UE (Copa-Cogeca) estiment que l’interdiction proposée pour les emballages à usage unique de fruits et légumes frais est disproportionnée par rapport à l’utilisation des matériaux et à l’analyse du cycle de vie qui démontrent la durabilité de l’emballage, et ne tient pas compte de la diversité des produits dans le secteur. Elles dénoncent également l’exigence de compostabilité des autocollants qui «ne fait référence à aucune norme spécifique». «En l’absence d’alternatives viables, les restrictions entraîneront une réduction considérable de la protection et de la durée de conservation, ainsi qu’une dégradation de l’hygiène, de la qualité organoleptique et de la traçabilité», prévient le Copa-Cogeca. Le lobby bruxellois s’inquiète également des objectifs obligatoires de réutilisation et de remplissage pour le vin qui seront «très difficiles à réaliser et qui posent des risques importants en matière d’hygiène».

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